Le FMI s’attend à un ralentissement économique temporaire en Suisse dans un contexte de risques accrus

Berne, 01.04.2019 - Le Fonds monétaire international (FMI) salue la capacité de résistance de la Suisse depuis la crise financière, la solidité de ses finances publiques et sa politique monétaire. Il estime que la politique budgétaire doit jouer un rôle plus important si la Suisse veut être capable de renforcer son potentiel de croissance et de faire face aux défis soulevés par les changements technologiques et le vieillissement de la population. Il souligne les progrès réalisés dans la stabilisation du secteur financier, mais considère que la révision prévue en matière de garantie des dépôts est insuffisante. Selon le FMI, des risques pèsent sur la Suisse dans le domaine international et sur son marché immobilier et hypothécaire, notamment en ce qui concerne les immeubles résidentiels de rendement. Un refus de la réforme de l’imposition des entreprises par le peuple entraînerait aussi des risques.

L’économie suisse est restée relativement solide au cours des dernières années. Ces derniers mois cependant, la conjoncture a perdu de sa vigueur en Suisse, en raison surtout de la baisse de la demande extérieure. Le FMI table sur un fléchissement de la croissance à 1,1 % en 2019, puis sur une reprise modérée l’année prochaine.

Les experts du FMI pensent qu’une éventuelle aggravation des tensions commerciales internationales, les incertitudes liées au contexte européen, notamment au Brexit, et des déséquilibres sur le marché immobilier et hypothécaire suisse pourraient entraver l’évolution favorable de la conjoncture.

Compte tenu en particulier de la marge de manœuvre limitée de la politique monétaire due à la faiblesse des taux d’intérêt à l’étranger et de la possibilité d’importants afflux de capitaux en francs suisses (valeur refuge), le FMI apprécie les succès enregistrés dans l’atténuation des fluctuations de cours et la stabilisation de l’inflation malgré un contexte difficile.

Le FMI confirme la solidité des finances publiques. Il rappelle que les investissements publics ont un rôle important à jouer dans l’augmentation du potentiel de croissance: les infrastructures stimulant la croissance doivent bénéficier d’investissements suffisants et les assurances sociales faire l’objet des réformes nécessaires. Du point de vue du FMI, renforcer le rôle de la politique budgétaire dans la stabilisation de la conjoncture pourrait aussi contribuer à soulager la politique monétaire. Aux yeux de la Suisse cependant, la demande intérieure et les dépenses des secteurs proches de l’État, tels que le secteur de la santé, ont largement soutenu l’économie ces dernières années, alors que la forte appréciation du franc freinait la croissance.

Selon le FMI, le risque le plus marqué pour la stabilité financière en Suisse provient actuellement des évolutions que pourraient connaître les marchés immobilier et hypothécaire, notamment en ce qui concerne les immeubles résidentiels de rendement. Ces dernières années cependant, la capacité de résistance du secteur financier s’est accrue, de même que la capitalisation et les liquidités dans le secteur bancaire ont augmenté. Néanmoins, le FMI recommande à la Suisse d’utiliser des instruments supplémentaires pour réduire les risques sur le marché immobilier et hypothécaire et de continuer d’améliorer le cadre de la réglementation et de la surveillance des marchés financiers.

Cette année, la délégation du FMI a effectué l’examen de la Suisse du 21 mars au 1er avril 2019 à Berne et à Zurich. L’évaluation régulière de la situation économique et financière des pays membres dans le cadre des consultations au titre de l’article IV est au cœur de l’activité de surveillance du FMI.

En outre, le FMI analyse de manière approfondie le secteur financier suisse depuis mai 2018, dans le cadre de son «Programme d’évaluation du secteur financier». Cette évaluation, qui est obligatoire pour les membres du FMI disposant d’une place financière importante, est menée tous les cinq ans environ. Elle vise à déterminer la stabilité du secteur financier et à vérifier le respect des normes internationales en matière de surveillance des banques, des assurances et du marché financier.

Il est prévu que les rapports concernant les consultations annuelles du FMI au titre de l’article IV et l’examen du secteur financier soient publiés, après leur approbation par le Conseil d’administration du FMI, au milieu du mois de juin.


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